En décembre dernier, la société immobilière vaudoise Retraites Populaires a lancé un projet de rénovation énergétique pour deux immeubles à Pully, dans le canton de Vaud. Ce chantier s’étendra sur plus d’une année et exige de lourds travaux tels que : le remplacement des fenêtres, la démolition des balcons et le réaménagement complet du toit et des façades, dans le but d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. Ces rénovations visent à remplacer les chaudières à mazout par des pompes à chaleur avec l’ajout d’une couche d’isolation sur toute la structure. Le coût global de la rénovation s’élève à 1,5 million de francs, une somme qui est prise en charge par la Caisse de pension de l’Etat de Vaud.
Les contraintes d’une rénovation en milieu occupé
Les locataires de ces immeubles doivent avoir beaucoup de patience au cours de ces travaux. L’architecte Blaise Tardin, interviewé dans l’émission Basik, a parlé des difficultés à maintenir les résidents dans leurs appartements pendant les travaux. La gestion de tel projet dans des milieux occupés constitue l’un des plus grands défis de tout le procès.
L’impact sur les loyers
Les coûts des travaux de rénovation sont répercutés sur les loyers, selon l’article 14 de l’Ordonnance fédérale sur le bail à loyer, les propriétaires peuvent augmenter les loyers pour couvrir les frais de rénovation énergétique. Dans cette situation, la hausse des loyers peut atteindre 20%. Bien que, pour couvrir les nuisances causées par le chantier. Les locataires bénéficieront d’un mois de loyer gratuit.
Conséquences de la hausse de loyers
Des hausses proportionnelles aux coûts
Il existe d’autres projets de rénovation dans la région qui ont suscité des inquiétudes concernant l’augmentation des loyers après la rénovation, comme celui de la Société Coopérative d’Habitation Lausanne. Ce projet rénove actuellement beaucoup d’immeubles datant e des années 60 dans le quartier des hauts de Lausanne. L’estimation de ces travaux est à 14 millions de francs alors que, les subventions ne couvrent même pas 10% de la facture totale.
A l’achèvement des travaux, les loyers augmenteront de 40% dans ces immeubles. Mais les prix restent toujours sous la moyenne du marché. Cependant, il y’a des bailleurs qui profitent de ces travaux de rénovation énergétiques pour ajouter d’autres améliorations qui n’ont pas de relation avec l’efficacité énergétique, ce qui peut causer une hausse des loyers injustifiée. D’où, les locataires ont le droit de contester ces augmentations.

Une réforme nécessaire du financement des travaux de rénovation
Même si les augmentations des loyers sont légitimes, elles peuvent représenter une charge lourde pour les locataires et surtout ceux qui disposent de revenus modestes. C’est ce que constate la Coopérative de l’Habitat Associatif, qui se trouve confrontée à des coûts énormes pour rénover des bâtiments anciens, notamment un ensemble de quatre immeubles datant de la fin du 19 ème siècle. Bien que ces bâtiments soient protégés comme patrimoine historique, les travaux nécessaires, pour leur rénovation énergétique, sont très coûteux. En effet, le coût total de la rénovation est estimé à 8,7 millions de francs pour 10 logements.
L’urgence de repenser le financement des rénovations énergétiques
Un constat s’impose à travers ces exemples : les rénovations énergétiques sont des projets coûteux et complexes. Bien qu’elles soient essentielles pour atteindre les objectifs climatiques de la Suisse, elles posent un grand problème financier pour les propriétaires et pour les locataires. De ce fait, il devient nécessaire de repenser le financement de ces projets pour garantir une transition énergétique parfaite et accessible à tous.